14 novembre 2020 – « Pervers narcissique… » un terme tristement à la mode, on l’entend partout, trop souvent… Mais qu’en est-il vraiment ?
Un pervers narcissique peut également être appelé « personne atteinte d’un trouble de la personnalité narcissique ». Selon les professionnels de la psychologie, cette personne se donne l’apparence d’un être supérieur aux autres et ressent un besoin exacerbé de se faire admirer. Elle manipule ses proches et les proches de son entourage et ne ressent aucune culpabilité lorsqu’elle blesse les autres. Il semble que cet individu, sans en être conscient, souffre d’un terrible manque d’estime personnelle et affiche une façade complètement différente puisqu’il apparait sûr de lui, charmeur, charismatique, avenant et séduisant.
Le déclencheur de ce trouble de la personnalité reste assez flou et difficile à déterminer, toutefois cela se passerait dans l’enfance lors d’un choc émotionnel qui déclencherait ce moyen d’autodéfense. En se coupant littéralement de tout sentiment d’amour réel, toutes interactions avec autrui deviendra de la mise en scène, comme un rôle à jouer.
CE TROUBLE EXISTERAIT DAVANTAGE CHEZ LES HOMMES
Le diagnostic de ce trouble est très difficile à poser parce que la personne narcissique ne se remettrait jamais en question et se sentirait tellement au-dessus des autres qu’elle n’accepte pas de voir un thérapeute pour cet objectif précis.
L’intention étant détournée vers une autre problématique, le pervers narcissique chercherait plutôt à être validé dans un statut de « victime ».
D’ailleurs le plus souvent, les proches se rendraient compte du malaise mais ne pourraient pas aborder le problème avec la personne. En effet, celle-ci n’écoute pas et n’accepte rien qui puisse mettre en cause sa perfection.
Les psychologues estiment que pour parler de perversion narcissique, au moins 14 des 30 comportements suivants doivent correspondre à la personne suspectée :
La personne culpabilise les autres en invoquant l’amour, l’amitié, la famille et la conscience professionnelle ;
Elle exige la perfection de la part des autres, qu’ils doivent être omniscients, totalement disponibles à lui/elle et ce, immédiatement, capables de répondre à toutes les questions et qu’ils ne doivent jamais changer d’avis ;
Elle exploite les sentiments moraux des autres (devoir, générosité, courtoisie, humanisme…) pour satisfaire ses besoins ;
Elle remet en cause la compétence, la personnalité et les qualités des autres : elle critique et dévalorise afin de créer le désarroi et, après, elle juge ;
Elle jalouse tout le monde (y compris sa famille) ;
Elle recourt aux flatteries, aux cadeaux et aux services rendus pour se faire bien voir ;
Elle se pose constamment en victime ;
Elle ne s’estime jamais responsable de rien, rendant ainsi les autres responsables de tout ;
Elle n’énonce pas clairement ses sentiments, ses opinions, ses besoins ni ses demandes ;
Elle répond toujours de manière évasive ;
Elle peut changer de sujet sans transition au cours d’une conversation ;
Elle évite ou quitte les réunions et les entretiens ;
Elle utilise des moyens indirects, tels qu’autrui, les répondeurs téléphoniques ou les messages écrits pour faire passer ses messages ;
Elle invoque des raisons logiques pour faire passer ses demandes d’emprise ;
Elle déforme, interprète et raconte des mensonges pour cacher (ou découvrir) la vérité ;
Elle refuse la critique et nie les évidences ;
Elle recourt parfois au chantage et aux menaces implicites ;
Elle crée des conflits dans le but de manipuler son entourage ;
Elle se comporte différemment et modifie l’expression de sa pensée en fonction des personnes et des situations ;
Elle ment (y compris par omission) ;
Elle utilise l’ignorance de ses vis-à-vis et tente de faire admettre qu’elle leur est supérieur(e) ;
Elle est égocentrique ;
Ce qu’elle dit ne correspond pas à ce qu’elle fait ;
Elle invoque l’urgence pour obtenir un avantage d’autrui ;
Elle renie les sentiments, les désirs, les besoins et les droits d’autrui ;
Elle rejette implicitement les demandes en prétendant s’en occuper ;
Elle génère des sentiments de malaise, de désarroi et/ou d’absence de liberté ;
Elle parvient à faire accomplir à autrui des actes non désirés ;
Elle atteint ses objectifs au détriment des autres ;
Elle fait l’objet de discussions fréquentes et récurrentes.
LES « PN » AU CŒUR DES RELATIONS TOXIQUES
Le pervers narcissique ou PN est un profil de personnalité de plus en plus répandu et révélé dans notre société, il est d’ailleurs souvent relaté lorsqu’on parle de relations toxiques.
Il peut être un conjoint, un ami, un collègue ou même un membre de la famille, avec qui on entretient un lien étroit. Et c’est là toute la perfidie d’une relation avec ce genre de personnalité, c’est qu’on ne se rend pas compte immédiatement de nocivité de ce lien.
Les cibles de ce type de personnalité sont souvent dans la bienveillance, dans l’écoute de l’autre et se remettent perpétuellement en question. Puisque le PN doit vous rabaisser pour se sentir valorisé, il n’hésitera pas à démolir votre confiance en vous à petit feu. Et c’est là tout le danger de la chose puisqu’on ne la voit pas venir. Son besoin maladif d’être admiré passera avant tout, y compris votre bien-être.
Les conséquences d’une relation toxique, si l’on parvient à s’en défaire, peuvent être difficiles à surmonter. Le processus est long et compliqué, mais on peut fort heureusement s’en sortir. Avant toute chose, le plus important est de se rendre compte que l’on est en relation avec un pervers narcissique. Cela semble un peu simple à dire, mais cette étape peut prendre énormément de temps, surtout lorsque l’on est hypersensible ou haut potentiel émotionnel par exemple. La rupture doit être franche et nette pour que vous puissiez vous reconstruire.
Beaucoup de livres et de vidéos existent à ce sujet grâce à quoi les masques finissent par tomber de plus en plus vite !
Une histoire vraie romancée par Natacha Calestrémé « Les blessures du silence » (Ed. Albin Michel) a d’ailleurs rencontré un réel succès en mettant au grand jour les pratiques vicieuses de ce type d’individu si difficile à déceler. Natacha Calestrémé était venu à l’époque présenté ce livre à écouter en replay en cliquant ici (réservé aux abonnés)
Un humain averti en vaut deux !
Carine Privard (rédaction btlv.fr)
