(SANTÉ) Manger bio est-ce vraiment si bon pour la santé ?

28 octobre 2020 – Consommer bio est plus qu’un choix, c’est un véritable mode de vie car les personnes qui se tournent vers ce genre d’alimentation sont à la recherche d’une vie plus saine. Il y a les adeptes et les détracteurs…pourtant de plus en plus d’études en prouvent les bienfaits.

L’intérêt pour le bio a largement augmenté ces dernières années car les trois quarts des ménages qui achètent des aliments bio le font depuis moins de six ans.

En premier lieu, Denis Lairon, directeur de recherche à l’Inserm (institut national de la santé et de la recherche médicale) nous explique que la production biologique est encadrée par plusieurs règlements européens (dont un règlement cadre de 2007) et répond à un cahier des charges précis. Le logo européen « Eurofeuille » ne peut être utilisé qu’après validation par un organisme certificateur. Les producteurs français ont la possibilité d’ajouter le logo : « AB » qui compte parmi les signes de qualité garantis par l’Etat. Les végétaux, fruits, légumes et céréales sont obtenus sans engrais ni pesticides chimiques (à quelques exceptions près). Les plants ou les semences OGM (Organisme Génétiquement Modifié) sont interdits. Les agriculteurs ont recours à une rotation pluriannuelle des cultures incluant des « engrais verts » tels que les légumineuses, au désherbage manuel, à la lutte biologique (insectes ou oiseaux) contre les parasites… Les animaux quant à eux sont nourris avec des aliments bio. Ils ont accès à des parcours extérieurs et leur nombre par élevage est limité. Ils sont soignés en priorité par la phytothérapie ou l’homéopathie. Pour limiter le risque de maladies, on choisit des races naturellement résistantes, de préférence locales.

QUELS SONT LES ATOUTS NUTRITIONNELS DES ALIMENTS BIOLOGIQUES ?

Des études de l’Inserm ont comparé les apports nutritionnels des aliments bio et des aliments conventionnels. Les végétaux bio contiennent un peu plus de magnésium et de zinc et un peu moins de chrome. La différence est plus nette pour la vitamine C, les caroténoïdes et les polyphénols dont la teneur est majorée de 19 à 69%. Les produits laitiers, les volailles et les viandes apportent davantage d’oméga 3, des acides gras essentiels à l’organisme qui font défaut à une majorité de Français. Cette spécificité s’explique par le régime alimentaire donné aux animaux qui comporte surtout de l’herbe, des fourrages et peu de céréales.

La recherche révèle une présence très nettement réduite des résidus de pesticides dans les végétaux bio. Dans son dernier rapport de 2017 concernant les aliments d’origine végétale et animale commercialisés en Europe, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) indique un taux moyen de contamination de 14% pour les produits bio et de 47% pour les produits issus de l’agriculture conventionnelle, les végétaux étant largement plus concernés. Un dépassement de la limite maximale de résidus fixée par la réglementation est observé pour seulement 0,7% des produits bio contre 2,9% des produits conventionnels.

LES IMPACTS SONT-ILS VISIBLES SUR LA SANTÉ ?

Il y a de plus en plus de données inquiétantes quant aux effets des pesticides sur la santé humaine. En 2013, un rapport de l’Inserm pointait déjà la plus forte incidence de maladies chez les agriculteurs notamment cancers de la prostate, du sang, du cerveau, maladie de Parkinson ainsi qu’un impact sur la fertilité et la santé de leur descendance. Des études récentes montrent que les riverains des cultures sont également concernés d’où les polémiques sur une distance à respecter entre les habitations et les surfaces agricoles traitées.

L’étude française NutriNet-Santé a relevé un moindre nombre de cas de cancers (surtout du sein) et de troubles métaboliques (diabète, hypertension…) chez les plus forts consommateurs d’aliments bio comparés aux non ou plus faibles consommateurs. Ce constat ne peut laisser indifférent.

D’autres études démontrent que la substitution des végétaux conventionnels par des végétaux bio permet de réduire jusqu’à 90 % l’imprégnation en pesticides.

Historiquement, le mode de production biologique a été développé pour préserver la santé mais aussi de l’environnement. Comparé au mode de production conventionnel, on constate une moindre pollution de l’eau, une meilleure fertilité des sols (usés par l’agriculture intensive) et un retour de la biodiversité (insectes, oiseaux, impactés par les pesticides de synthèse). La non-utilisation d’engrais chimiques va également dans le sens d’une plus faible émission de gaz à effet de serre.

Ça pourrait être une évidence que ce que nous mettons dans la Terre ressorte dans la production qu’elle donne… et que nous ingérons, non ? Un riche rapport à étudier réalisé par l’Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique ici.

DU VRAI BIO ALORS !

Ce n’est pas parce qu’il y a écrit bio sur l’étiquette que c’est bon pour la santé… les grandes chaines de distribution ont compris l’engouement et en font un réel business. 30 % des aliments bio vendus en France sont des produits importés qui voyagent et perdent ainsi une partie de leur intérêt environnemental et nutritionnel.

Le bio bon pour la santé serait donc surtout celui qui a du sens…

Mieux vaudrait acheter français et même local auprès d’une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou d’une ruche par exemple.

Pour vous garantir de meilleures qualités, des producteurs français regroupés sous diverses appellations (Demeter, Nature et Progrès, Bio Loire Océan…) se basent sur un référentiel privé plus exigeant que le cahier des charges européen. Certains imposent une cueillette à pleine maturité, une culture en pleine terre exclusive, la non-utilisation du chauffage ou de l’éclairage des serres.

Dans le livre du Pr Denis Lairon « Manger sain et durable, de notre assiette à la planète » aux éditions Quae 2020 vous ferez le point à partir de données scientifiques récentes. Il prodigue de nombreux conseils pratiques pour prendre soin de notre santé et de celle de la planète. On a tous à y gagner !

Carine Privard (rédaction btlv.fr)

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