24 septembre 2024 – Des archéologues ont découvert le squelette d’un homme qui fut enterré avec plusieurs grosses pierres placées sur sa poitrine. Découverte sur un site d’exécutions par pendaison ou par noyade près de la ville allemande de Quedlinburg, dans l’État de Saxe-Anhalt, cette tombe daterait du XVIIe siècle.
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Durant cette période, la population craignait que dans certaines circonstances, les morts puissent ressusciter de la tombe comme un revenant pour hanter les vivants. Pour éviter cela, de gros rochers étaient placés sur les corps pour les empêcher de bouger.
DES REVENANTS AUSSI LIGOTÉS
Ce n’est pas la seule méthode utilisée pour se prémunir des revenants, certains squelettes ont été retrouvés ligotés aux bras avec une croix en bois posée sur la poitrine. Certaines corps étaient aussi aspergés d’encens. Des pratiques réservées aux personnes mortes prématurément comme l’a souligné l’archéologue Marita Genesis à Live Science :
« Il s’agissait de personnes qui étaient peut-être mortes prématurément, ou d’une mort subite, sans confession ni absolution…On craignait qu’ils ne retournent dans le monde des vivants, diverses mesures étaient prises pour empêcher le défunt de le faire ».
Bien que le squelette retrouvé ne montre aucun signe de blessure, il est possible que l’homme fut exécuté par pendaison, ou par noyade. D’autres restes ont été retrouvés sur le site dans 16 tombes individuelles et un certain nombre d’autres dans des « fosses communes ».
« Les gens étaient généralement enterrés sans amour dans le sol comme des d’animaux, sans aucune sympathie ni attention », a déclaré Marita Genesis.
LA PEUR DU REVENANT EXISTE DEPUIS TOUJOURS
De tous temps, les êtres humains ont entretenu un rapport complexe avec la mort et l’au-delà. Ainsi, la peur des revenants, ces âmes maudites qui reviendraient hanter les vivants après leur trépas, a traversé les siècles et les civilisations. En effet, de nombreuses légendes et traditions s’y réfèrent à travers le monde. Quels sont ses origines ? Comment expliquer son impact culturel sur nos sociétés actuelles ?
Dans certaines cultures, les revenants peuvent être bienveillants et apporter des messages du monde des morts, tandis que dans d’autres, ils sont perçus comme des entités maléfiques en quête de vengeance. Dans la mythologie grecque, les revenants étaient appelés “keres” et étaient considérés comme des esprits malfaisants venant hanter les vivants. De même, dans la culture celtique, les “dullahan” étaient des revenants sans tête qui prévoyaient la mort imminente d’une personne en poussant un cri lugubre.
L’EVOLUTION DE LA PERCEPTION DES REVENANTS AU FIL DE L’HISTOIRE
Les premières représentations des revenants remontent à l’Antiquité, où ils étaient souvent associés à la peur de la mort et du passage vers l’au-delà. Les Grecs et les Romains croyaient en la présence d’âmes errantes cherchant à se venger ou à accomplir une mission inachevée avant de trouver le repos éternel. Au Moyen Âge et à la Renaissance, la perception des revenants a évolué pour inclure des éléments religieux plus marqués.
Les morts étaient parfois vus comme des messagers divins ou pour faire payer ceux qui avaient commis de nombreux péchés de leur vivant. Dans de nombreuses cultures, des histoires de revenants étaient racontées pour inculquer des leçons morales aux vivants et encourager une conduite vertueuse.
LA PEUR DES REVENANTS A TRAVERS LES AGES ET LES CIVILISATIONS
Quelque-soit la culture ou la civilisation, la peur du revenant a toujours existé, même si les croyances varient selon les cultures. La crainte de l’inconnu et du surnaturel subsistent encore de nos jours. Les gens ont toujours redouté ce qui est au-delà de leur compréhension rationnelle, ce qui a alimenté leurs craintes vis-à-vis des revenants.
Les raisons pour lesquelles les gens ont peur des revenants sont multiples : la peur de l’inéluctable mort, la culpabilité liée aux actions passées ou encore la crainte d’être confronté à ses propres péchés dans l’au-delà. Les récits sur les revenants servent souvent à exorciser ces peurs profondément ancrées dans l’esprit humain.

La peur du revenant existe partout dans le monde / Crédit image : btlv
Dans de nombreuses sociétés anciennes, les morts étaient vénérés et craints en même temps. On pensait que leur pouvoir persistait après leur décès et qu’ils pouvaient influencer le monde des vivants.
Les superstitions associées aux revenants sont nombreuses : éviter de croiser le chemin d’un mort en pleine nuit, respecter les tombes pour ne pas attirer leur colère ou encore allumer une bougie pour guider leur âme vers l’au-delà. Ces croyances témoignent du désir humain de maintenir un lien avec ceux qui nous ont quittés tout en redoutant leur retour parmi nous.
IMPACT CULTUREL ET SOCIETAL DE LA PEUR DES REVENANTS
La peur des revenants a profondément influencé la société à travers l’histoire. Elle a donné naissance à un riche folklore, nourri par les récits populaires transmis de génération en génération. Les livres, films et autres séries de fantômes, de zombies ou autres créatures surnaturelles ont façonné notre imaginaire collectif et continuent d’alimenter notre fascination pour le paranormal.
Les œuvres mettant en scène des revenants ont souvent pour but d’explorer nos peurs les plus profondes et d’examiner notre relation complexe avec la mort et le mystère qui l’entoure. Elles nous invitent à réfléchir sur notre propre mortalité et sur ce qui pourrait se trouver au-delà de notre existence terrestre.
LA NOTION DE “REVENANT” DANS LES TRADITIONS ET LES MYTHES
Selon la plupart des psychologues et psychiatres, les histoires de revenants sont utilisées pour représenter nos peurs collectives : la perte de contrôle sur notre destinée, le sentiment d’être hanté par nos erreurs passées ou encore la crainte de ce qui nous attend après notre propre mort.
Les récits sur les revenants nous permettent ainsi d’exprimer nos angoisses existentielles tout en nous offrant un moyen de transcender nos peurs pour mieux les affronter. Pour ne rien louper de l’actualité sur l’archéologie mystérieuse, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv)