Les autorités du Kazakhstan ont assuré jeudi que la Russie ne quitterait pas prématurément le cosmodrome vieillissant de Baïkonour, loué par Moscou dans les steppes de ce pays d’Asie centrale jusqu’en 2050, mais concurrencé par d’autres projets.
« La question de la résiliation anticipée du bail ou du transfert de la ville de Baïkonour sous le contrôle total de la partie kazakhe n’est pas envisagée à ce jour », a indiqué jeudi à l’AFP le ministère kazakh de l’industrie aérospatiale.
Cette réaction intervient après des publications de médias kazakhs, citant des informations non sourcées attribués à des responsables russes, assurant que le cosmodrome pourrait être abandonné en 2026-2028.
LA RUSSIE N’A OFFICIELLEMENT PAS RÉAGI
Ces dernières années, les relations russo-kazakhes autour de Baïkonour ont été émaillées de frictions, notamment en raison de retards de paiements. Et au printemps 2024, la Russie a transféré au Kazakhstan 234 équipements et installations qu’elle louait, semblant accélérer son retrait, mais le Kazakhstan ne pourrait probablement pas entretenir seul le cosmodrome. Baïkonour est le seul cosmodrome russe d’où sont envoyés vers la Station spatiale internationale (ISS) des cosmonautes, mais le désengagement russe de l’ISS prévu en 2028 menace aussi son avenir.
Moscou souhaite accélérer le développement d’autres cosmodromes situés sur son territoire, notamment celui de Vostotchny (Extrême-Orient), pour réduire sa dépendance à l’égard de Baïkonour. La Russie paie 115 millions de dollars annuels au Kazakhstan pour l’exploitation du site de Baïkonour, fondé par l’URSS en 1955 et d’où ont été envoyés dans l’espace le premier satellite Spoutnik (1957), le premier cosmonaute Iouri Gagarine (1961) et la première cosmonaute Valentina Terechkova (1963).
Le projet conjoint russo-kazakh de complexe spatial Baïterek lancé en 2004 pour donner un nouveau souffle à Baïkonour prend du retard faute de financements et d’aléas géopolitiques, dont l’occupation russe de la péninsule ukrainienne de Crimée (2014) puis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine (2022). En novembre 2024, Vladimir Poutine avait assuré que la fusée russe Soyouz-5 serait lancée depuis Baïkonour en 2025. Pour ne rien louper de l’actualité liée à l’espace, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
(Source AFP pour rédaction btlv – photo home page @btlv)