3 septembre 2024 – La face cachée de la Lune est décidément bien mystérieuse. Et la découverte d’une équipe de chercheurs de l’Université de Hong Kong ne va pas arranger les choses.
Près du site d’atterrissage lunaire de Chang’e-6, sur la face cachée de la Lune sous la surface, des chercheurs de l’Université de Hong Kong ont identifié des signes de « magmatisme caché ».
Cette découverte pourrait nous apporter un éclairage sur le fonctionnement interne de notre satellite et sur son évolution depuis des milliards d’années. Pour le Dr Xianhua Li, responsable des études sur les échantillons lunaires de l’Institut de géologie et de géophysique de Chine et auteur de l’étude :
« Les résultats de cette recherche établissent un cadre géologique important pour l’étude des roches plutoniques dans les échantillons Chang’e-6, en particulier les roches de la série Mg…Leur pétrogenèse et leur chronologie ne sont pas claires, et cette recherche aiderait considérablement à comprendre leur mécanisme d’origine ».
LE MAGMATISME : UN PROCESSUS GÉOLOGIQUE IMPORTANT
Le magmatisme, tient un rôle important dans la formation des surfaces planétaires. Sans les volcans la vie n’existerait pas sur terre. Ce processus géologique implique le mouvement et la solidification de roches en fusion (magma) sous la croûte terrestre. Le volcanisme est le résultat visible du magmatisme et constitue le principal processus responsable de la formation des montagnes.
A propos de l’analyse des échantillons lunaires prélevés dans le bassin du Pôle Sud–Aitken (SPA), les chercheurs ont écrit : « Nous avons trouvé de nombreuses preuves de la large distribution d’intrusions crustales peu profondes dans le SPA, suggérant des activités magmatiques étendues en profondeur dans le SPA ».
Cette découverte change la donne car jusqu’ici les scientifiques ont toujours cru que la Lune s’était considérablement refroidie depuis sa formation et qu’elle ne devait pas présenter d’activité magmatique significative, en particulier dans les zones où la surface semble intacte.
Ces résultats pourraient ouvrir un nouveau champ d’étude centré sur l’histoire thermique et magmatique de la Lune. Les chercheurs ont qualifié ce processus de « magmatisme caché », c’est-à-dire de processus magmatiques qui se produisent sous la surface d’une planète mais dont on ne voit pas les stigmates à la surface.
Dans une étude publiée dans la revue Astrophysical Journal Letters , les chercheurs ont expliqué comment les données de télédétection et les techniques d’imagerie avancées furent utilisées pour analyser le sous-sol de la Lune près du site de Chang’e-6. Le magmatisme caché sur la Lune pourrait résulter d’une ancienne activité volcanique qui n’a jamais atteint la surface ou indiquer des processus internes plus récents qui maintiennent certaines parties de l’intérieur lunaire plus chaudes que prévu.
Les échantillons ramenés par les chinois sont d’une grande importance scientifique et ouvrent de nouveaux horizons car ceux collectés lors des missions Apollo de la NASA furent découverts dans des zones très éloignées de toute activité volcanique connue. Ces récentes découvertes menées par des scientifiques de l’Université de Hong Kong apportent la preuve de l’existence d’un magmatisme caché au plus profond de la surface lunaire.
UNE INCIDENCE SUR LES FUTURES MISSIONS LUNAIRES
La découverte de magmatisme caché sur la Lune pourrait avoir des conséquences importantes sur les futures missions d’exploration lunaire. L’énergie géothermique pourrait être une alternative aux technologies nucléaires ou solaires pour alimenter en énergie des colonies lunaires permanentes. Faut-il déjà qu’on puisse y retourner. Pour ne rien louper de l’activité du spatial, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv)