31 mai 2022 – Dans une calanque marseillaise, des archéologues exploitent une grotte pour la cartographier et la reproduire à la surface. Le lieu abrite de nombreuses gravures et dessins datant de l’époque du Paléolithique supérieur (-40 000 à -9 500 ans). Les œuvres historiques représentent des animaux marins tels que des phoques, des pingouins ou encore des bisons et des chevaux. Les archéologues ont aussi découvert des empreintes de main, des formes géométriques et des représentations sexuelles masculines et féminines. Cependant, la grotte sera vouée à disparaître en raison de la montée des eaux et de la pollution due au plastique.
La grotte Cosquer se trouve dans la calanque de la Triperie, à Marseille. Elle est vieille d’environ 30 000 ans et elle protège un trésor inestimable pour les scientifiques. Afin de pouvoir conserver sa richesse, les plongeurs archéologues mènent des expéditions à près de 37 mètres de profondeur pour accéder à l’entrée. Une fois à l’intérieur, ils enregistrent les différentes gravures à l’aide d’un dispositif technique permettant ensuite de la modéliser à la surface.
La caverne mesure près de 2 500 mètres carré, ce qui oblige les archéologues à travailler de manière rapide et efficace. Puisque en effet, chaque année, les eaux progressent et augmentent de quelques millimètres.
LA GROTTE SERA REPRODUITE
C’est donc dans une course contre la montre que sont engagées toutes les personnes en charge de la survie de la caverne. Des techniciens et des artistes achèvent actuellement la construction du musée virtuelle. Il se trouvera en plein cœur de Marseille et il devrait ouvrir ses portes le 4 juin prochain.
Dans ce lieu unique, 600 œuvres ont déjà été répertoriées. « Finalisée, notre grotte Cosquer virtuelle, d’une précision millimétrique, sera un outil de recherche indispensable pour les conservateurs et archéologues qui ne peuvent accéder physiquement au site » a déclaré Bertrand Chazaly, responsable des opérations de numérisation.
Représentation de chevaux dans la réplique de la grotte Cosquer
© SOPA IMAGES/SIPA / LAURENT COUST
Sur les murs de la caverne se trouvent de nombreux animaux. Chevaux, bouquetins, bovidés, cerfs, bisons et antilopes saïga, mais aussi phoques, pingouins, poissons ainsi qu’un félin et un ours.
Au total ce sont 229 figures d’espèces qui sont représentées. Il y a également 69 pochoirs de mains rouges et noirs et 3 empreintes involontaires de mains, dont celles d’enfants. Puis plusieurs centaines de signes géométriques et huit représentations sexuelles masculines et féminines. « La densité des représentations graphiques place Cosquer au niveau des quatre plus grandes grottes au monde d’art pariétal du Paléolithique avec Altamira en Espagne, Lascaux et Chauvet en France », estime Luc Vanrell présent lors de l’expédition.
DÉCOUVERTE PAR HASARD
Cette grotte aurait ainsi été découverte en 1985 par Henri Casquer, plongeur-scaphandrier professionnel et animateur d’une école de plongée. « Au début, je n’ai rien vu avec ma lampe et puis je suis tombé sur la peinture d’une main. Tout est parti de là », a-t-il raconté à l’AFP. Depuis l’État français est propriétaire du site classé au titre des monuments historiques en 1992. La grotte fait l’objet de nombreuses missions scientifiques afin de conserver son histoire.
À ce propos, une nouvelle mission conduite par l’archéologue Cyril Montoya va débuter cet été. L’objectif est de mieux comprendre l’activité des hommes préhistoriques dans la grotte. De plus, le musée sera achevé pendant la période estivale. Il sera possible de découvrir 1.750 m² de caverne, 100 % des parois peintes et 90 % des parois gravées seront montrées.
Valentin Rican (rédaction bltv.fr Source AFP)
