28 août 2020 – Une étude publiée dans la revue Nature suggère que certaines personnes ayant été infectés par le VIH pourraient ne jamais présenter de symptôme sans jamais prendre de traitement. Ces patients seraient peut-être même parvenus à se débarrasser totalement du virus.
Il ne s’agit aucunement ici de science fiction. D’après l’étude publiée dans la revue Nature, un phénomène très rare s’est manifesté parmi les près de 35 millions de patients atteints du VIH dans le monde. Certains seraient en mesure de le combattre sans aucun traitement, au point de ne jamais avoir de symptôme et même de s’en débarrasser complètement. On les qualifie de « contrôleurs d’élites ».
SEULEMENT 0.5% DE PATIENTS CONCERNÉS
D’après l’étude, seul 0.5% des patients disposent de cette faculté.Il faut d’abord comprendre comment fonctionne le VIH. Lorsque le virus infecte une cellule humaine, il y créé un « réservoir » dans la cellule elle-même dans lequel il place une copie de son matériel génétique créant ainsi des cellules de VIH en dormance.
En sachant cela, les chercheurs qui ont mené l’étude ont séquencé des cellules de 64 patients « contrôleurs élites » et de 41 personnes sous traitement antirétroviral. Ils ont pu observer que dans le cas des contrôleurs, le virus s’accroche à une partie du génome dans laquelle il ne peut pas se reproduire. Qui plus est, un patient contrôleur ne présentait aucune forme de copie du virus dans ces cellules et un deuxième seulement une. Cette unique copie était semble t-il « verrouillée», ce qui l’empêchait totalement de se multiplier. Le même verrouillage a pu être observé chez les autres patients contrôleurs de même que des zones d’absence totale du virus.
UN VIRUS INCAPABLE DE SE REPRODUIRE ?
Ce que les chercheurs veulent maintenant savoir, c’est s’il est possible de « stériliser » en quelque sorte le matériel génétique du VIH afin qu’il ne puisse plus se reproduire. Il se pourrait même que les deux patients mentionnés aient pu se débarrasser totalement du virus. Cela n’a pas encore été confirmé. En tout cas cela fait penser aux auteurs de l’étude qu’il pourrait s’agir ici de la raison de la guérison totale des patients de Berlin et de Londres.
D’autres recherches semblent indiquer que les lymphocytes T pourraient être à l’origine du changement d’implantation du virus chez les patients contrôleurs et seraient plus féroces quant à la traque et la destruction du matériel génétique du VIH.
Margaux Naudin (rédaction btlv.fr)
