25 mars 2021 — L’interface neuro-ordinateur jusqu’à présent n’était qu’une idée que l’on retrouvait dans les livres ou les films de science-fiction. Cela pourrait devenir une réalité avec des chercheurs qui expérimentent actuellement diverses technologies pour connecter le cerveau humain à un ordinateur. Une de ces technologies a été proposée par des scientifiques de la California Institute of Technology – les chercheurs ont pu lire l’activité cérébrale à l’aide de l’imagerie par ultrasons.
Cette nouvelle méthode d’échographie, similaires à celles utilisées pour visualiser les fœtus pourrait conduire à une interface neuro-ordinateur unique.
Les scientifiques ont pu utiliser les ultrasons pour observer le flux sanguin dans différentes parties du cerveau, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Neuron.
DEVINER LES ACTIONS DU CORPS
Ils ont expérimenté avec des primates et ont découvert que certains schémas de circulation sanguine dans le cerveau coïncident non seulement avec les actions des animaux, mais peuvent également prédire quelles actions l’animal va entreprendre.
Le système était capable de prévoir si l’animal allait bouger ses yeux à gauche ou à droite avec une précision de 78% et si l’animal allait étirer sa patte à gauche ou à droite avec une précision de 89%.
L’imagerie neuronale prédictive pourrait conduire à une nouvelle ère de technologies d’interface cerveau-ordinateur plus précises et moins dangereuses que d’autres outils du marché, ont déclaré les chercheurs.
« La première étape a été de démontrer que l’échographie peut capter les signaux du cerveau associés à l’idée de planifier le mouvement physique »ont écrit les chercheurs.
L’une des principales limites de la technologie identifiée dans l’étude préliminaire était la latence. Il a fallu environ deux secondes au système pour prédire les mouvements des primates. Cependant, les scientifiques estiment qu’à l’avenir, ce retard pourra être réduit grâce à diverses améliorations technologiques.
Une telle connaissance permet non seulement une meilleure compréhension du cerveau mais permet des développements tels que des prothèses de membres capables de répondre aux pensées du porteur.
© S. Norman / Caltech
PLUS DE CHIRURGIE INVASIVE
Bien que cela puisse sembler de la science-fiction, les IMC (interfaces cerveau-machine) existants peuvent, par exemple, relier une personne paralysée à un bras robotique ; l’appareil interprète l’activité neuronale et les intentions de la personne et déplace le bras robotique en conséquence, mais jusqu’à présent, il y a toujours eu un inconvénient majeur à une telle technologie.
L’implantation de ces appareils nécessitent une chirurgie cérébrale invasive pour lire l’activité neuronale. En utilisant cette technique des ultrasons on pourra cartographier avec précision l’activité cérébrale à partir de régions précises au plus profond du cerveau avec une résolution de 100 micromètres. La taille d’un seul neurone est d’environ 10 micromètres.
François Deymier (rédaction btlv.fr)
