4 février 2025 – Une équipe de chercheurs a mis au jour un chapitre de la Bible, vieux de près de 1 500 ans, dans un vieux manuscrit conservé au Vatican.
Cette trouvaille incroyable, cachée sous trois couches de texte, a été mise à jour grâce à des techniques de photographie ultraviolette. Elle a été décrite dans un article de la revue New Testament Studies. Le texte découvert récemment est l’une des traductions les plus anciennes des Évangiles, apportant une nouvelle perspective sur l’interprétation de Matthieu 12 du Nouveau Testament.
Cette découverte fait partie de l’ancienne version syriaque de la Bible, appelée Peshitta, qui n’existe aujourd’hui que dans quatre manuscrits, tous deux incomplets. Les scientifiques pensent que ce fragment récemment découvert est le dernier morceau restant du quatrième manuscrit. Les chercheurs qualifient cette découverte de « porte d’entrée unique » pour comprendre comment les Évangiles ont été préservés, copiés et diffusés au fil des siècles. Le texte met en évidence des différences significatives dans la traduction des textes bibliques selon les différentes versions.
Un exemple de ces différences de traduction se trouve dans le verset 1 du chapitre 12 de Matthieu. Dans la version grecque originale, il est écrit que « Jésus traversait des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples eurent faim et se mirent à arracher des épis et à manger. » La version syriaque, quant à elle, offre plus de précisions, indiquant que les disciples « commencèrent à cueillir les épis, à les frotter dans leurs mains et à les manger ».
Les spécialistes ont daté le manuscrit de la première moitié du 6ème siècle en le comparant à d’autres textes en syriaque. À cette époque, le parchemin était rare, ce qui a poussé les scribes à réutiliser des pages en effaçant des textes bibliques précédemment écrits, une méthode connue sous le nom de palimpseste. Claudia Rapp, qui dirige l’Institut de recherche médiévale de l’Académie autrichienne des sciences, a commenté : « Cette découverte illustre l’importance et l’efficacité de la synergie entre les technologies numériques contemporaines et la recherche fondamentale dans l’étude des manuscrits médiévaux. »
Avant cette découverte, la connaissance de la traduction en vieux syriaque de la Bible était limitée à deux manuscrits : un conservé à la British Library de Londres et un autre au monastère Sainte-Catherine sur le mont Sinaï. La Peshitta est reconnue comme la plus ancienne traduction syriaque de la Bible, sa version hébraïque remontant au IIe siècle après J.-C.
La partie du Nouveau Testament traduite du grec koinè au début du 5e siècle est encore utilisée de nos jours dans les hymnes, les prières, la poésie et les sermons des églises de tradition syriaque. Pour ne rien louper de l’actualité archéologique, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv source New Testament Studies)