Les humains pourraient être arrivés beaucoup plus tôt en Amérique du Nord

11 août 2022 – Un site avec des restes de mammouths vieux de 37 000 ans pourrait être la preuve que les humains sont arrivés beaucoup plus tôt en Amérique du Nord.

Ce site, découvert par un promeneur qui passait par là, Gary Hartley, contient des ossements de mammouths, une mère et probablement son petit, qui semblent avoir été manipulés par des humains. Il se situe dans le Colorado, dans le nord du Nouveau-Mexique.

L’étude a été publiée dans le journal Frontiers in Ecology and Evolution le 7 juin. Mais pour le moment, de nombreux scientifiques contestent sa conclusion.

UNE ÉTUDE CONTROVERSÉE

Les chercheurs qui ont fouillé le site ont daté les restes entre 36 250 ans et 38 900 ans. Ils ont également remarqué que certains des os semblaient avoir été transformé en couteaux de fortune. D’autres présentaient de nombreux traumatismes, qui auraient pu être causés par des pierres jetées et des lances.

« Ce que nous avons est incroyable », s’est exprimé l’auteur principal, Timothy Rowe, paléontologue à l’Université du Texas, à Austin, dans un communiqué. Pourtant, cette découverte ne fait pas l’unanimité.

En effet, d’autres chercheurs pointent du doigt ces affirmations. Selon eux, les humains ne sont pas la seule explication. Il se peut que les ossements aient également subi les affres du temps.

« Les chercheurs ont certainement une date précise pour la mort des mammouths, mais ils manquent de preuves définitives de l’activité humaine », conteste Lauriane Bourgeon, archéologue à l’Université du Kansas, spécialisée dans les ossements d’animaux anciens, dont les mammouths. « Le rôle des facteurs naturels ne peut pas non plus être définitivement exclu ».

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Les os retrouvés sous terre / (Image credit: Timothy Rowe / The University of Texas at Austin)

QUAND SONT ARRIVÉS LES PREMIERS HUMAINS ?

Justin Tackney, un anthropologue à l’Université du Kansas, spécialisé dans l’établissement humain des Amériques, a déclaré à Live Science que dans la communauté scientifique, on s’était mis d’accord que les premiers humains, les peuples pré-Clovis, étaient arrivés il y a environ 16 000 ans.

Cela signifie qu’ils sont arrivés après la fin du dernier maximum glaciaire (LGM), soit la période la plus récente où la calotte glaciaire sur Terre était à son apogée. Mais des études plus récentes tentent de démonter cette idée.

Par exemple, en 2017, des chercheurs ont trouvé un tas d’os de mammouths avec les mêmes caractéristiques, c’est-à-dire qu’ils semblaient avoir été manipulés par des humains. Ce site faisait remonter la présence des peuples pré-Clovis en Amérique du Nord à 130 000 ans. Ce qui rend ces études si controversées est que les preuves ne tendent pas uniquement vers les humains. D’autres phénomènes naturels peuvent expliquer ces formes inhabituelles.

UNE NOUVELLE PREUVE ?

Cependant, sur le site de Hartley, nommé en l’honneur de celui qui l’a découvert, les chercheurs ne se basent pas uniquement sur les signes de manipulations des os. Ils ont également utilisé la tomodensitographie à haute résolution et la microscopie électronique à balayage.

Ils ont ainsi découvert de nombreux signes de fractures. Ces blessures sont notamment causées par les humains lorsqu’ils extraient la moelle graisseuse de l’intérieur de l’os ou quand ils veulent tuer un animal. « Les patrons de boucherie sont assez caractéristiques » a déclaré Rowe.

De plus, les scientifiques ont trouvé de nombreux microflakes, résidus laissés lorsque l’on transforme un os en couteau notamment. Des preuves montrent qu’ils ont été sculptés perpendiculairement ou parallèlement à certains des os.

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Les traces de traumatismes trouvés sur les os / (Image credit: Timothy Rowe / The University of Texas at Austin)

LE FIN MOT DE L’HISTOIRE

Les chercheurs s’attendaient au scepticisme de leurs collègues. Ils comprennent que séparées, les preuves ne prouvent rien justement. Mais c’est le fait de les mettre bout à bout qui, selon eux, révèlent qu’ils ont sous les yeux un site utilisé par les humains il y a très longtemps.

« Ce n’est pas un site charismatique avec un beau squelette disposé sur le côté » a admis Rowe. « Tout est bousillé, mais c’est de cela qu’il s’agit ».

Bien que de nombreux éléments tendent à montrer la possibilité d’une activité humaine sur le site, les preuves ne sont pas assez claires pour pouvoir affirmer que ce sont bien des peuples pré-Clovis qui sont à l’origine de toutes ces traces.

Si vous aimez les sujets en lien avec l’archéologie et l’histoire de notre monde, nous vous invitons à regarder Les grandes énigmes archéologiques avec Patrice Pouillard.

Noémie Perrin (rédaction btlv.fr Source Frontiers in Ecology and Evolution)

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