(ESPACE) Les scientifiques stupéfaits par la découverte d’un nouveau gaz sur Mars

12 février 2021 — La tempête de sable géante martienne de 2018 a permis de découvrir des traces d’  un gaz dans l’atmosphère de la planète rouge dont les scientifiques ne soupçonnaient pas la présence. En effet, ce gaz le chlorure d’hydrogène n’est présent pour le moment que sur Terre et sur Venus.

Cette détection d’un gaz nouveau sur Mars a été réalisée par le satellite ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) des agences spatiales européennes (ESA) et russes (Roscosmos). Cette découverte a été publiée dans la revue scientifique Science Advances. Le chlorure d’hydrogène est constitué d’hydrogène et d’un atome de chlore.

Les astronomes qui étudient Mars ont été extrêmement surpris par la nouvelle découverte.

Personne ne peut comprendre exactement comment ce gaz est entré dans l’atmosphère. «Il s’agit de la première découverte d’un gaz halogène dans l’atmosphère de Mars, et cela représente un nouveau cycle chimique qui reste à comprendre», a déclaré le physicien Kevin Olsen de l’Université d’Oxford.

Les scientifiques surveillent de près les gaz contenant du chlore dans l’atmosphère de Mars, car ils pourraient confirmer que la planète est volcaniquement active. Cependant, si le chlorure d’hydrogène était produit par l’activité volcanique, sa concentration doit augmenter de manière très locale et être accompagnée d’autres gaz volcaniques.

Mais le chlorure d’hydrogène trouvé par ExoMars ne répond pas à ces critères. Il a été découvert dans les hémisphères nord et sud de Mars lors d’une tempête de poussière, en l’absence apparente d’autres gaz volcaniques. Cela suggère que le gaz a été produit d’une autre manière. Heureusement, il existe des processus similaires sur Terre qui peuvent aider les chercheurs à comprendre comment cela a pu se produire.

DES RESTES DE LACS ASSÉCHÉS

La formation de chlorure d’hydrogène est un processus en plusieurs étapes qui nécessite plusieurs ingrédients clés. Tout d’abord, on a besoin de chlorure de sodium (c’est un sel commun) qui reste des processus d’évaporation. Il y en a beaucoup sur Mars, on pense que ce sont les restes d’anciens lacs salés. Lorsqu’une tempête de poussière soulève de petites particules de la surface de la planète, du chlorure de sodium est libéré dans l’atmosphère.

“La lumière du soleil réchauffe l’atmosphère, ce qui provoque l’ascension des poussières, ainsi que de la vapeur d’eau (H2O) libérée par les calottes glaciaires. La poussière salée réagit avec l’eau atmosphérique pour libérer du chlore, qui lui-même réagit avec les molécules contenant de l’hydrogène pour créer du chlorure d’hydrogène”, détaille l’Institut d’aéronomie. Pour libérer le chlore, la vapeur d’eau est nécessaire. Il faut aussi de l’hydrogène pour former ce gaz, est-il indiqué dans le communiqué. La poussière martienne joue également son rôle, davantage de chlorure d’hydrogène (HCI) étant observé lorsque l’activité de la poussière s’intensifie.

Les scientifiques  estiment que ce modèle sera sans doute confirmé lorsque l’on aura terminé les analyses de la dernière tempête de poussière de 2019. Les observations futures et celles en cours aideront à fournir une image plus complète des cycles de ce processus.

François Deymier (rédaction btlv.fr)

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