2 juin 2020 — Il n’y a pas que sur les réseaux sociaux que l’on peut savoir tout sur votre vie intime. En fouillant les eaux usées des égouts, on peut en apprendre bien davantage sur vous.
Savez-vous que les eaux usées contiennent des biomarqueurs, toute la nourriture que nous avalons recèle une vraie mine d’informations. On peut ainsi découvrir jusqu’au niveau de vie de chacun.
Dans une étude publiée dans la revue PNAS, des chercheurs de l’université du Queensland et de l’Institut de recherche norvégien de l’eau ont prélevé quotidiennement durant une semaine des échantillons d’eaux usées provenant de 22 stations d’épuration australiennes représentant 21 % de la population. Les chercheurs ont ainsi pu comparer la composition de l’eau avec les données socio-économiques issues du recensement, comme l’âge, le niveau d’éducation et de revenu, le taux d’emploi ou la qualité du logement. Quelque 43 biomarqueurs ont ainsi été passés au crible et les chercheurs ont découvert des corrélations parfois étonnantes, mais aussi des constatations assez logiques.
En trouvant plus de biomarqueurs de vitamine B, on a constaté que les urines des personnes avec un niveau de vie plus élevé avaient une alimentation plus diversifiée. Chez les cadres, on a découvert une grande consommation de fruits et légumes.
En revanche,la consommation d’édulcorants comme le sucralose, l’acésulfame ou la saccharine est appréciée unanimement, quelle que soit l’origine sociale.
La présence de tabac est répartie de façon équitable, l’alcool de son côté semble réservé aux personnes à haut revenu et habitant des logements à haut loyer. Ce qui signifie que les riches consomment plus l’alcool que les personnes défavorisées
En ce qui concerne les opioïdes sont réparties uniformément dans la population, quelque soit l’âge ou le niveau de vie.
On a révélé également quelque chose de peu banal la présence decétirizine chez les cadres, un antiallergique utilisé contre les rhinites allergiques et l’urticaire, une présence certainement due aux animaux domestiques, comme notamment les chats.
François Deymier (btlv.fr/source PNAS)