Le 17 février 2025 – Souvent décrite comme le plus ancien métier du monde, la prostitution était déjà présente dans les civilisations anciennes, y compris dans l’Égypte des pharaons.
Toutefois, pour appréhender la prostitution dans l’Égypte ancienne, il est essentiel d’étudier ses dimensions sociétales, religieuses et légales, souvent très différentes des idées contemporaines sur le travail sexuel. Dans l’Égypte antique, le sexe était perçu différemment que dans de nombreuses sociétés occidentales modernes. Il n’était pas entouré de tabous ni de culpabilité. Au contraire, les Égyptiens intégraient la sexualité dans leur mythologie, leur religion et leur quotidien. La prostitution y était présente, mais ses formes et les attitudes sociales à son égard étaient variées et complexes.
Le statut des femmes dans la société égyptienne a influencé la nature de la prostitution. Dans l’Égypte ancienne, les femmes avaient la possibilité de posséder des biens, de divorcer et de gérer leurs affaires. Cette autonomie pouvait s’appliquer à certaines femmes se livrant à la prostitution, leur offrant une maîtrise de leur vie professionnelle peu courante dans d’autres civilisations anciennes.
ISIS ET LA PROSTITUTION SACRÉE
La religion égyptienne a joué un rôle clé dans la perception de la prostitution. Par exemple, le culte de la déesse Isis intégrait des éléments de sexualité sacrée dans ses rituels. Certaines interprétations avancent que les prêtresses d’Isis participaient à des actes rituels pouvant être considérés comme de la « prostitution sacrée ». Ces actes n’étaient pas de la prostitution au sens traditionnel, mais plutôt un service spirituel visant à établir un lien entre le monde divin et le monde terrestre. De plus, en Égypte des festivités comme celle d’Hathor incluaient des rituels en l’honneur de la fertilité et de la sexualité, pouvant être interprétés comme des formes de prostitution sacrée, mais dans un contexte religieux très différent de la prostitution commerciale dans d’autres cultures.
ASPECTS JURIDIQUES ET ÉCONOMIQUES
Les preuves concernant la régulation et l’organisation de la prostitution dans l’Égypte antique sont limitées. Contrairement à la Mésopotamie, où des lois sur la prostitution sont bien connues, les écrits égyptiens ne précisent pas le statut légal des prostituées. Toutefois, des textes médicaux et littéraires font allusion à la prostitution, indiquant qu’elle était reconnue et pratiquée. Économiquement, il semble que les femmes se livrant à la prostitution le faisaient souvent par nécessité, cette activité leur offrant une source de revenus en l’absence d’autres options. Ainsi, la prostitution était une composante du marché du travail, bien que probablement vue avec mépris ou stigmatisée, comme dans beaucoup d’autres civilisations anciennes.
REPRÉSENTATIONS ARTISTIQUES ET LITTÉRAIRES DE LA PROSTITUTION
Les œuvres artistiques et littéraires de l’Égypte ancienne offrent une perspective sur la sexualité et la prostitution. La poésie érotique de la période ramesside indique une acceptation de la sexualité dans la société de l’époque. Les œuvres d’art peuvent contenir des références subtiles à la prostitution, mais leur interprétation est complexe en raison du symbolisme de l’art égyptien.
On retrouve de nombreuses scènes sexuelles dans l’art antique égyptien
La prostitution dans l’Égypte ancienne ne doit pas être interprétée à travers le prisme des conceptions modernes du travail du sexe. C’était une institution complexe, imbriquée avec la religion, l’économie et les structures sociales de l’époque. Comprendre cette complexité est crucial pour appréhender la relation entre sexualité et survie dans l’Antiquité. Cette compréhension approfondie de la prostitution dans l’Égypte ancienne révèle une civilisation avec une approche sophistiquée de la sexualité et des structures sociales, témoignant d’une culture spirituellement riche et pragmatique. Pour ne rien louper de l’actualité liée à l’Égypte antique, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv source Sexual Life in Ancient Egypt)
