29 décembre 2022 – Dans un article intitulé « Extinction Internet » accompagné d’illustrations, le professeur de l’Université d’Amsterdam et théoricien des médias Geert Lovink pose une question : « La culture Internet d’aujourd’hui peut-elle résister à l’entropie tout en faisant face à sa fin ? »
Selon-lui, à un certain moment, « le monde va se lasser d’être en ligne », c’est du moins l’argument de ce professeur néerlandais qui pense qu’à terme, le mal l’emportera sur le bien et que nous finirons tous par nous déconnecter.
PRISE DE CONSCIENCE
Dans l’article publié par l’Institute of Network Cultures Geert Lovink écrit, « un baby-boomer âgé, a découvert très tôt qu’Internet… est à la fois toxique et curatif ».
Les générations qui arrivent seront de plus en plus déçues, soutient-il, et, peut-être plus important encore, elles seront convaincues qu’Internet ne peut pas être amélioré.
« Il peut arriver un moment où ce n’est plus possible, et où les conséquences néfastes ne peuvent plus être contrôlées », a déclaré Geert Lovink dans le communiqué de presse de l’école .
« Internet se dirige vers un point de non-retour, et les entreprises de la Big Tech en sont probablement déjà conscientes… Mark Zuckerberg s’est déjà éloigné de ses plateformes de médias sociaux et a lancé Meta », a-t-il ajouté, « comme si de rien n’était et que nous pouvions tout recommencer, mais c’est clairement déjà foutu ».
Geert Lovink / Crédit photo Bob Bronshoff
Par ailleurs, toujours selon lui, le contrôle social s’intensifie et les usagers sont étroitement surveillés. Pour Geert Lovink, « notre prétendue liberté d’expression n’existe plus réellement », affirme-t-il.
Il met en avant les attaques et les difficultés rencontrées par ceux qui affichent des opinions non conventionnelles sur le net, en ce qui concerne leur travail, la politique ou leur cercle d’amis : « Nous commençons déjà à constater que les gens publient de moins en moins leurs opinions ».
POINT DE NON RETOUR
Geerts Lovink soutient que nous nous approchons à grand pas du point de non-retour. Les utilisateurs payent le prix cher en étant totalement dépendant d’Internet, des médias sociaux et des applications.
L’universitaire pense que « les gens vont commencer, prochainement, à éviter les nouvelles technologies » car ce prix à payer, est principalement psychologique. De ce point de vue-là, « cela commence à coûter trop cher à l’utilisateur moyen ».
Sa théorie est intéressante, mais en réalité, il est difficile d’imaginer qu’un nombre important de par le monde se déconnecte de quelque chose d’aussi addictif, aussi nocif soit-il.
Bob Bellanca (rédaction btlv.fr Source University of Amsterdam)
