14 décembre 2020 — On le savait depuis longtemps, les corbeaux sont extrêmement intelligents. Aujourd’hui, les scientifiques ont découvert que des corbeaux manipulent des objets de façon étonnante et résolvent des problèmes astucieusement pour trouver leur nourriture. C’est dû à leurs cerveaux relativement gros, mais aussi à la longue période qu’ils passent auprès de leurs parents pour se consacrer à l’apprentissage.
Il y a beaucoup d’études sur les corvidés menées depuis près de 30 ans qui se sont concentrées sur la capacité de ces oiseaux à cacher « intelligemment » de la nourriture, une compétence qu’ils exercent constamment dans la nature. L’intérêt de ces études réside dans l’évaluation de compétences non naturelles. Et au-delà du « simple » apprentissage de l’utilisation d’outils ou du troc, les grands corbeaux se sont montré capables d’anticiper des situations futures en conservant un outil sans intérêt immédiat, pour obtenir leur récompense plus tard, quitte à délaisser une récompense instantanée moins attractive. L’exécution de tâches complexes, non naturelles, nécessitant une planification temporelle, n’avait jamais été observée chez d’autres espèces que les grands singes et les jeunes humains.
RÉUSSITE EXCEPTIONNELLE AUX TESTS
L’étude, publiée dans Scientific Reports, s’est concentrée sur huit corbeaux élevés en captivité. Ils ont été testés à 4, 8, 12 et 16 mois en utilisant un test standard pour évaluer leur capacité cognitive. Les chercheurs ont testé si les oiseaux avaient une mémoire spatiale, s’ils comprenaient les nombres et l’addition, et s’ils pouvaient apprendre et communiquer avec leurs maîtres. Ils ont même étudié la capacité de comprendre qu’un objet existe toujours même s’il est hors de vue.
Les scientifiques ont conclu que les compétences cognitives des corbeaux ne changent pas beaucoup avec l’âge. Cela signifie que les corbeaux ont déjà des capacités cognitives suffisantes à un «jeune» âge. À quatre mois, les corbeaux commencent à devenir indépendants de leurs parents, mais il leur faut des années pour atteindre la puberté.
En moyenne, huit oiseaux ont bien réussi sur les tests de compréhension et d’addition. Leurs résultats étaient presque les mêmes que chez 106 chimpanzés et 32 orangs-outans, effectués dans les études précédentes.
Les chercheurs notent que si les oiseaux testés fonctionnent aussi bien que les singes, les résultats ne peuvent pas encore être généralisés à tous les corbeaux. Les scientifiques prévoient dans les recherches futures de comprendre exactement comment se développent les corbeaux.
François Deymier (rédaction btlv.fr)
